PROPOS DE VALERIE SIMONET

A l’université d’Aix-Marseille, des élèves font l’expérience d’un enseignement totalement repensé. Née de la forte contestation de 2009 contre « la marchandisation du savoir », la licence Sciences et Humanités est une utopie en marche. Elle délivre les fondamentaux par le frottement des disciplines : les mathématiques frayent ici avec la philosophie, les lettres avec la chimie… Les élèves, recrutés sans sélection, y trouvent des clés pour aborder librement un monde complexe. Ce lieu d’enseignement, qui offre un modèle à contre-courant, est unique en France.

Comment rendre intelligible la voie alternative et singulière que la licence Sciences et Humanités propose au sein de l’université française ? Et comment ne pas réduire un cours à une anecdote et en faire comprendre la portée et l’inscription dans un tout ? Ce sont ces deux interrogations qui ont nourri ma réflexion et donné la ligne directrice aux intentions de réalisation.

Après plusieurs mois de repérages filmés et autant d’enthousiasmes accumulés, mes convictions de la nécessité de ce projet n’ont jamais faibli, je me suis résolue à m’appuyer sur le regard neuf de quatre étudiants de première année.

Qui mieux qu’eux est capable de traduire, sans théoriser, le contenu de la licence ?